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Lexique rythmique
par Arnould Massart
ACCENT : mise en évidence d'un élément
d'un rythme pouvant s'opérer sur le plan de l'intensité,
de la durée et/ou de la hauteur. Il ne faut pas confondre
ce type d'accent (expressif) avec le phénomène résultant
de la prééminence du temps fort° dans une mesure°
et que l'on appelle aussi parfois accent (métrique). Dans
ce dernier cas, le statut du temps fort est, par définition,
plus élevé que celui des autres, mais cela ne signifie
nullement qu'il comporte un accent expressif.
Selon R. Flatischler, si nous accentuons la pulsation de base°,
celle-ci " gagne davantage de poids et s'alourdit. Si, par
contre, nous plaçons un accent au milieu de l'intervalle
entre deux pulsations, nous augmentons la sensation de légèreté.
"
N. Harnoncourt voit dans l'accentuation baroque un système
hiérarchique dont l'ossature de base peut être représentée
par le schéma de nuances : fort - faible - presque fort -
faible. Ce schéma se retrouverait aussi bien à l'échelle
de la mesure, du groupement rythmique qu'à celui du groupe
de mesures, du mouvement voire de l'uvre tout entière.
À ce modèle de base se superposent trois usages: 1°
l'accentuation constante de la dissonance harmonique, 2° l'accentuation
systématique des notes longues succédant aux brèves
et, 3° l'accentuation des notes constituant des sommets mélodiques.
Les " règles " de l'accentuation baroque dériveraient
donc de l'interaction de ces principes. V. mètre, temps fort,
syncope. Autres définitions d'accent
APART-PLAYING : terme utilisé par les ethnomusicologues
anglo-saxons pour désigner une manière de penser typique
des musiciens intervenant dans les polyrythmies° africaines
et qui consiste à jouer son propre rythme sans tenir compte
des périodes des rythmes interprétés par les
autres musiciens.
BACKBEAT : accentuation systématique des 2e et 4e
temps d'une mesure° à quatre temps° propre aux musiques
de jazz et de rock. V. contretemps
BINAIRE : adjectif s'appliquant tantôt à la
mesure°, tantôt à la pulsation de base°, indiquant
que celle-ci ou celle-là est divisée en deux ou en multiples
de deux. La mesure en 4/4 par exemple est une mesure binaire à
pulsation binaire alors que la mesure en 6/8 est une mesure binaire
à pulsation ternaire°. V. ternaire
CLAVE : figure rythmique servant d'ossature dans la musique
afro-cubaine et le plus souvent jouée sur l'instrument du
même nom. On distingue la clave " son " de la clave
" rumba " ; de plus, chacune d'entre elles peut se présenter
sous la forme 3 - 2 ou 2 - 3. On a donc à la base quatre
types de clave. V. time line
COMPÁS : dans la tradition flamenco, cycle métrique d'un nombre donné de temps comportant des accents obligatoires
COMPOSANTE D'ANTICIPATION : une des trois composantes des
capacités rythmiques définies par P. Fraisse. Selon
ce dernier, " pour qu'il y ait synchronisation entre une frappe
et un son, il faut que fonctionne un système d'anticipation
qui permet de prévoir le moment où va se produire
un son ". Ainsi, pour Fraisse, la composante d'anticipation
" se caractérise surtout par la mémoire des formes
rythmiques ".
COMPOSANTE PERCEPTIVE : une des trois composantes des capacités
rythmiques selon P. Fraisse, la composante perceptive est la "
capacité à percevoir les structures rythmiques ".
COMPOSANTE PSYCHOMOTRICE : une des trois composantes des
capacités rythmiques selon P. Fraisse, la composante psychomotrice
est " caractérisée par l'aptitude à contrôler
les mouvements rythmiques chaque fois qu'il y a adaptation nouvelle
ou polyrythmie ".
CONTRETEMPS : position métrique intermédiaire équidistante
de deux temps° consécutifs. En tant que position faible°,
le contretemps peut être un simple opposé de la pulsation°
ou du temps - une valeur négative de ceux-ci en quelque sorte.
Le plus souvent cependant, il entre en relation avec l'un des deux
temps qui l'encadrent : il sera, tantôt préparation,
élan, appel, tantôt conséquence, écho,
répercussion, selon qu'il se rapportera au temps qui suit
ou au temps qui précède. Des contretemps peuvent aussi
exister entre des demi ou des quarts de temps. V. syncope
EXPÉRIENCE RYTHMIQUE : expression proposée
par Rudmick qui rassemble les aspects perceptifs, moteurs et affectifs
du vécu rythmique.
EXPRESSIVE TIMING : dans le domaine de la recherche scientifique, ce terme se réfère à
une modulation continue du tempo d'exécution déterminée par la structure musicale (surtout les groupements et le phrasé rythmiques) ainsi que par les intentions expressives de l'interprète. V. rhythmic timing
FOUR-BEAT : terme de jazz désignant une manière
d'exprimer et d'accentuer de façon identique les quatre temps°
d'une mesure°. V. two-beat
GATHI : aussi appelé "Nade", ce terme propre
à la musique carnatique définit la manière
de diviser le temps°. Il existe cinq possibilités: Trishra
(en 3), Chathurashra (en 4), Khanda (en 5), Mishra (en 7) et Sankeerna
(en 9).
GOLPES : dans la tradition flamenco, percussions des doigts sur une table. V. palmas GROUPEMENT : phénomène perceptif subjectif
et culturel qui consiste à regrouper un ensemble de sons
autour d'un son pilier. Pour G. Cooper et L. B. Meyer, le groupement
rythmique est le " produit de la similitude et de la différence,
de la proximité et de la disjonction des sons perçus
par les sens et organisés par l'esprit. " La constitution
des groupements rythmiques dépend à la fois de l'intensité,
de la durée, de la hauteur et du timbre des sons ainsi que
de l'importance que nous accordons à ces paramètres.
Elle pourra donc varier considérablement d'un individu à
l'autre.
GROUPES RYTHMIQUES : terme introduit par les gestaltistes
après avoir observé que des éléments
successifs, par exemple, les bruits de gouttes d'eau qui tombent,
ceux d'un trot de cheval, étaient réunis en des ensembles
par le sujet qui les perçoit. Selon G. Cooper et L. B. Meyer,
" dans notre culture - au moins depuis quelques siècles
- une série de pulsations [non différentiées]
aura tendance à être organisée mentalement selon
une mesure binaire°. "
HÉMIOLE : procédé rythmique utilisé
dans la musique médiévale qui consiste à substituer
trois valeurs° de 2 (blanches) à deux valeurs° de
3 (blanches pointées). Dans la musique baroque, cette figure
sera fréquemment reprise pour clore les sections en rythme
ternaire°.
INDUCTION MOTRICE : terme introduit par P. Fraisse pour
dénoter la tendance générale chez l'être
humain à synchroniser une frappe avec un son. Une cadence
régulière induirait une réponse spontanée
présentant un caractère relativement incoercible.
ISOCHRONE : qui se reproduit à intervalles temporels
égaux
ISORYTHMIE : technique d'écriture associée à la composition du motet, existant principalement du XIIIe au XVe siècle. Cette technique pouvant affecter toutes les voix d'une composition consiste en une reproduction identique de la structure rythmique de phrases mélodiques successives. V. talea
MESURE : terme désignant plusieurs réalités
différentes. Il peut désigner le phénomène
qui consiste à organiser le temps musical en différentes
unités de durée égale. Selon cette acception,
le terme mesure est quasi synonyme du vocable mètre°.
Mais le mot mesure représente également l'unité
elle-même - sur la partition, l'espace compris entre deux
barres de mesure -, ce qui nous permet de dire, par exemple, que
tel passage dure autant de mesures. Enfin, le terme mesure s'applique
aussi à l'indication chiffrée (3/2, 4/4, 12/8 etc.)
placée au début d'une partition (en anglais : "
time signature ") qui renseigne sur la composition interne
des unités métriques de base. Le numérateur
détermine ici le type de division de la mesure (en 3, en
4, en 12 etc.), alors que le dénominateur précise
la valeur° de référence (blanche, noire, croche
etc.). La relation de cette dernière avec le tempo° d'exécution
est relative à diverses traditions d'écriture liées
aux époques et aux lieux.
Dans ses deux dernières acceptions, la mesure est un phénomène
émanant de la tradition écrite. Il faut se souvenir
que la barre de mesure n'est apparue chez nous qu'au cours du XVIIe
siècle et que la mesure, en tant qu'unité de base
régulière, ne s'est imposée que peu à
peu, même si la hiérarchie des accents° qu'elle
représente existait dans la réalité déjà
bien avant elle. La mesures est, par ailleurs, absente de la plupart
des musiques de tradition orale, si ce n'est, récemment,
par acculturation. Lorsque nous notons une musique traditionnelle,
nous le faisons avec notre propre système en écrivant
parfois des mesures. Il ne faut pas oublier qu'il s'agit là
de nos repères et que les musiciens de ces cultures traditionnelles
n'appréhendent, le plus souvent, pas le temps de cette manière.
V. tâla
MÈTRE : bien que ce terme ne soit pas repris par
les dictionnaires dans son acception musicale, il est néanmoins
d'un usage de plus en plus fréquent chez les musicologues.
Il n'est pas exclu que cet usage chez nous résulte d'une
contamination de l'anglais " metre " (en américain
: " meter ") qui désigne beaucoup plus souvent
l'aspect mesuré du rythme musical que ne le fait notre homologue
français.
L'utilisation dans le domaine musical de ce terme - qui trouve
son origine dans la prosodie grecque où il détermine
la suite et le nombre des pieds d'un vers - montre bien le lien
étroit qui unit aujourd'hui encore poésie et musique.
D'après G. Cooper et L. B. Meyer, le mètre est "
un ensemble de relations proportionnelles, un cadre qui ordonne
les accents° et les temps faibles° au sein duquel à
lieu le groupement° rythmique. Il représente la matrice
dont émane le rythme. " Le mètre " fonde
un continuum structuré d'accents et de temps faibles qui
sert de base aux attentes rythmiques et mélodiques ; cela
signifie qu'il devient une norme à la lumière de laquelle
ce qui est régulier comme ce qui est irrégulier est
appréhendé et ressenti. "
" Les lois qui ordonnent le mouvement des sons requièrent
la présence d'une valeur mesurable et constante : le mètre
" affirme I. Strawinsky. Selon lui, " le mètre
résout la question de savoir en combien de parties égales
se divise l'unité musicale que nous nommons la mesure°,
et le rythme résout la question de savoir comment seront
groupées ces parties égales dans une mesure donnée.
Une mesure à quatre temps, par exemple, pourra se composer
de deux groupes de deux temps, ou de trois groupes : un temps, deux
temps et un temps etc. "
Pour les chercheurs dans le domaine du rythme, le mètre se réfère à la régularité temporelle (la périodicité) d'une séquence d'événements. Cette régularité se présente souvent à plusieurs niveaux hiérarchiques. Du point de vue de la perception, le mètre et le groupement° ne sont pas indépendants; ils sont même susceptibles d'interagir l'un avec l'autre. Une fois, par exemple, qu'un mètre a été induit par une certaine régularité temporelle dans une séquence, celui-ci aura tendance a être maintenu au niveau perceptif, ce qui influencera la représentation cognitive des segments ultérieurs de cette même séquence.
MUKTHAYA : appelée aussi "Theermana", il
s'agit d'une formule conclusive très fréquemment utilisée
dans la musique carnatique. Elle consiste en une phrase rythmique
jouée trois fois, générant un effet polyrythmique°,
qui se résout sur le samam° du taala°. V. tihai
PALMAS : dans la tradition flamenco, frappes produites par les paumes des mains. V. golpes POLYRYTHMIE : superposition de deux ou plusieurs rythmes
dont les périodes et/ou les pulsations de base° ne coïncident
pas et entrent ainsi en conflit les unes avec les autres. La musique
africaine est essentiellement polyrythmique : on y trouve dans la
plupart des situations musicales traditionnelles au moins deux rythmes
simultanés décalés l'un par rapport à
l'autre. Le jazz et les musiques afro-cubaines ont hérité
de cette manière de faire. V. syncope, apart-playing
POSITION FAIBLE : position métrique hiérarchiquement
inférieure à une ou plusieurs autres positions du
même mètre. V. contretemps, syncope, temps faible
POSITION FORTE : position métrique hiérarchiquement
supérieure à une ou plusieurs autres positions du
même mètre. V. pulsation de base, temps fort
PRÉSENT PSYCHOLOGIQUE : terme introduit par P. Fraisse
pour expliquer les groupements subjectifs de sons successifs : "
Sans présent psychologique, pas de perception globale du
successif et sans perception globale pas de structure rythmique,
au sens où l'on parle d'iambe ou de dactyle ".
PULSATION DE BASE : grandeur temporelle régulière
ressentie comme le niveau de référence d'un rythme.
Dans la musique écrite, la pulsation de base est le plus
souvent représentée par le temps°. En 3/4, par
exemple, elle correspond aux temps figurés par des noires
; en 2/2, par contre, ce sont les blanches qui l'indiquent. La pulsation
de base peut être divisée de différentes manières
: dans une mesure en 6/8 cette pulsation (notée sous forme
de noires pointées) est ternaire° (divisée en
trois croches); dans une mesure en 3/2, elle sera binaire° (chaque
blanche peut être divisée en deux noires ou huit croches
etc.).
La musique indienne connaît traditionnellement un bien plus
grand nombre de divisions de la pulsation de base que la nôtre.
Dans le système rythmique d'Inde du Sud, par exemple, on
distingue la division de cette pulsation en trois (Trishra Gathi),
en quatre (Chathurashra Gathi), en cinq (Khanda Gathi), en sept
(Mishra Gathi) et en neuf (Sankeerna Gathi).
Dans la musique africaine, la pulsation de base n'est pas toujours
apparente ; elle peut même ne pas être jouée
du tout. Les musicologues ont baptisé ce type de pulsation
implicite " pulsation subjective " car elle n'existe la
plupart du temps que dans la tête des musiciens et des auditeurs.
Dans certains cas, cependant, on peut l'observer dans les pas des
danseurs ou dans les frappements de mains accompagnant la musique.
V. temps
RHYTHMIC TIMING : type d'écart vis-à-vis de la régularité temporelle dans l'exécution musicale
consistant en une organisation systématique et (souvent) répétitive des ratios entre les intervalles rythmiques. Le swing, par exemple, ou le rythme de la valse viennoise
relèvent tous deux de ce phénomène de mise en place caractéristique que l'on ne peut noter avec exactitude. V. expressive timing SAM : dans la musique hindoustanie, premier temps° du
tâla°.
SAMAM : dans la musique carnatique, premier temps°
du tâla°
SCHÉMATISATION PERCEPTIVE : processus régissant
l'organisation rythmique de frappes selon deux principes : 1°,
l'accusation des différences insuffisantes qui consiste à
augmenter les traits pertinents des éléments rythmiques
et, 2°, la suppression ou réduction des différences
minimes qui revient à gommer les différences non porteuses
de sens dans un rythme.
SENS MÉTRONOMIQUE : expression inventée par
le musicologue R. Waterman pour qualifier la sensibilité
musicale nécessaire pour interpréter ou écouter
des musiques dans lesquelles la pulsation de base° n'est pas
explicite.
SWING : " Plus encore que la qualité de la pulsation,
écrit A. Hodeir, (
) c'est le phrasé mélodique
qui apparaît comme le principal vecteur de ce courant spécial,
de cet indéfinissable frisson rythmique, propre au jazz,
qu'on a appelé swing. Sur cette notion fondamentale, justement
parce qu'elle est indéfinissable, on a beaucoup glosé
; (
) cependant le sentiment du swing, chez le musicien de
jazz comme chez l'amateur éduqué est resté
vivace. Tout se passe comme si l'absence éventuelle de cette
particule, de ce méson, de ce neutrino, influait sur la psychologie
de l'auditeur au point de lui ôter tout plaisir d'écoute
: il y aurait là, si elle était nécessaire,
une preuve par la négative de l'existence du swing. "
Pour de nombreux auteurs, le swing relève de l'opposition
entre, d'une part, l'élément stable, fourni par la
section rythmique, qui énonce une pulsation régulière
et, de l'autre, l'élément instable, provenant des
instruments mélodiques qui superposent à cette assise
une grande variété de valeurs°, de durées
et d'accents° entrant en conflit avec elle.
D'après Barry Kernfeld, le swing " au sens large implique
l'interaction simultanée de composantes rythmiques telles
que l'articulation, la durée, le placement des notes, la
courbe mélodique, la dynamique et le vibrato. (
) Lorsque
ces différentes couches se présentent correctement
- quoique que cela veuille bien dire -, le résultat swingue.
"
Les propriétés essentielles d'un simple rythme de
swing tiennent en trois caractéristiques : " 1°
certains temps sont subdivisés en trois parties de manière
explicite ; 2° les première et troisième parties
du temps sont accentuées ; 3° la troisième partie
sonne comme si elle était reliée davantage au temps
suivant qu'au temps auquel elle appartient - ce qui contribue à
pousser le rythme vers l'avant. (
) Un rythme swing [cependant]
ne doit pas nécessairement demeurer cohérent ni symétrique.
(
) Un batteur peut très bien varier les accents d'une
mesure à l'autre ou (
) jouer une longue série
d'accents sur le premier temps seulement " pour ne subdiviser
que de temps en temps. " Inversement, une subdivision ternaire
ne suffit pas - en ou par elle-même - à créer
l'effet de swing. L'accentuation importe également. "
Ainsi, quelque simple rythme africain en 6/8 ne produira pas nécessairement
l'effet propulsif propre au swing.
A. Hodeir insiste sur l'importance du couple " longue-et-brève
" dans le swing. " On observe, dit-il, que le son émis
sur le temps pair est invariablement plus long que le son anacrousique
qui lui fait suite ; mais, que la longueur respective de chacun
de ces deux sons est variable : elle varie en fonction du tempo,
de l'effet recherché, du type d'accompagnement auquel on
se réfère, etc. "
Pour Count Basie, le swing "c'est l'affaire de quelques bonnes choses réunies sur lesquelles on peut vraiment taper du pied".
SYNCHRONISATION VOLONTAIRE : terme employé par P.
Fraisse pour désigner l'aptitude d'un individu à synchroniser
ses frappes avec une source sonore extérieure. Cette coordination
sensori-motrice se développe avec l'âge et dépend
grandement de l'apprentissage à la fois du contrôle
des mouvements et de l'appréhension perceptive. Elle est
également influencée par le tempo spontané°.
SYNCOPE : position intermédiaire entre deux pulsations
dont la valeur° se prolonge sur la pulsation suivante ou sur
le silence qui la remplace. Bien qu'en position faible°, la
syncope possède ainsi la même durée virtuelle
que les pulsations (en position plus forte) entre lesquelles elle
s'insère. Il en résulte une sensation de décalage
des appuis rythmiques. On dira par exemple du jazz qu'il est syncopé,
car les rythmes qui le caractérisent s'organisent autour
de positions rythmiques qui ne coïncident souvent pas avec
la pulsation de base.V. contretemps
TÂLA (ou TAALA, THALA) : dans la tradition indienne,
cycle rythmique comprenant un certain nombre de frappes, de temps
et de divisions et actualisé sur les instruments à
percussion par une figure de base (theka).
TALEA : schéma rythmique d'une pièce isorythmique°, la t. consiste à appliquer au tenor une structure rythmique continuellement répétée. TEMPO : vitesse d'exécution de la pulsation de base°
d'un rythme.
TEMPO INTERNE : cadence naturelle qu'est supposé posséder chaque être humain; vitesse à laquelle il opère ou fonctionne. En laboratoire, le ti est typiquement mesuré par les techniques du tempo spontané moteur° et du tempo préféré°. TEMPO PRÉFÉRÉ : ce tempo° correspond à la vitesse de succession d'intervalles de sons ou de lumières librement choisie par un sujet comme étant celle qui lui paraît la plus naturelle et confortable. Aucune action motrice n'est donc impliquée dans ce choix. Les valeurs du tp se situent généralement entre 500 et 750 ms (soit entre 80 et 120 bpm). TEMPO SPONTANÉ MOTEUR : d'après P. Fraisse, il s'agit
de la cadence qu'un individu choisit librement pour exercer des
activités motrices volontaires simples. La plupart du temps, ce tempo° est évalué par la production d'une série de tapes digitales à une cadence qui semble la plus confortable, naturelle et spontanée pour le sujet. Même si Fraisse avance la valeur de 600 ms (100 bpm) comme étant la plus représentative du tsm, on s'accorde aujourd'hui pour la situer dans une zone de valeurs plus large allant de 450 à 800 ms (130 à 70 bpm).
TEMPS : dans la musique écrite, valeur° de la
pulsation de base°.
TEMPS FAIBLE : temps° hiérarchiquement inférieur
à un ou plusieurs autres temps d'une mesure. V. temps fort
TEMPS FORT : hiérarchiquement supérieur aux
autres temps° d'une mesure°, le temps fort est le pilier
du mètre° autour duquel s'organisent les autres temps.
Notons immédiatement qu'il s'agit d'une valeur relationnelle
: un temps est plus ou moins fort qu'un autre. L'expression cependant
prête à confusion, car le temps fort ne sonne pas nécessairement
plus fort que les autres. À cet égard, son équivalent
anglais " downbeat " s'avère plus transparent et
s'apparente davantage à la sensation correspondant au "
posé " de la danse. V. accent
TERNAIRE : adjectif s'appliquant tantôt à la
mesure°, tantôt à la pulsation de base°, indiquant
que celle-ci ou celle-là est divisée en trois ou multiples
de trois. La mesure en 3/4 par exemple est une mesure ternaire à
pulsation binaire° alors que la mesure en 9/8 est une mesure
ternaire à pulsation ternaire. V. binaire
TIME LINE : expression employée par les musicologues
anglo-saxons pour désigner une figure répétitive
servant de référence dans les polyrythmies° africaines. V. clave
TIHAI (ou THIHAI, THEEHAI): formule conclusive très
fréquemment utilisée dans la musique hindoustanie.
Elle consiste en une phrase rythmique jouée trois fois, générant
un effet polyrythmique°, et dont la dernière frappe
de la dernière reprise coïncide avec le sam° du tâla°. V. mukthaya
TUMBAO : c'est la figure de congas la plus typique du style
salsa. Elle se compose de 8 croches en 4/4 et comporte un claqué
sur le second temps° ainsi qu'un son ouvert sur le quatrième
temps° et le quatrième temps° et demi. Cette figure
connaît cependant de nombreuses variantes. Le même terme
désigne aussi le pattern traditionnel de basse en salsa (croche
pointée - croche pointée - noire liée au premier
temps suivant) qui, comme la clave°, dérive de formules
syncopées° d'origine africaine.
TWO-BEAT : terme de jazz désignant une manière
d'exprimer uniquement les premier et troisième temps°
d'une mesure. V. four-beat
VALEUR (D'UNE NOTE) : durée de cette note exprimée
selon les conventions de la notation musicale. Les valeurs sont
la ronde, la blanche, la noire, la croche, la double croche etc.
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